Thérapie holistique, réorientation et centrage sur soi

(Suite du témoignage d’Adèle, 40 ans)
En cas de tensions internes, de petites crises d’angoisse, je me concentre pour bien respirer, me détendre profondément, dans tout le corps. Je connaissais ces techniques, mais je les pratique mieux depuis mes séances de méditation.
Pour fonctionner, actuellement, je vois 5 thérapeutes sur une base régulière : une psychologue « normale » plusieurs fois par mois, une psy avec qui je fais de l’EMDR toutes les trois semaines, le professeur Lançon de temps en temps par période, un magnétiseur toutes les semaines et une psychologue pour mon rapport à la nourriture parfois. C’est assez lourd dans le planning. Je fais tout ça car je pense que les thérapeutes peuvent m’aider, mais personne n’est apte à me traiter dans ma totalité, c’est pour ça que j’ai créé ma propre thérapie holistique. Sachant que j’arrive très vite aux limites de chaque technique. J’essaie d’utiliser chacune comme un outil pour m’aider.

Si je suis dans une bonne phase, je fais les choses beaucoup plus facilement, même si je continue à procrastiner ce que je n’aime pas faire. J’ai une bonne énergie, je mange bien et je suis en action. Je joue de la musique et je progresse. J’organise et je range chez moi. En résumé : j’aménage ma vie comme je veux qu’elle soit. Malheureusement, je ne sais pas ce qui déclenche en moi le fait d’aller bien, ni comment le générer. Cela dépend toujours d’évènements extérieurs, ou de l’attitude d’autres personnes : une relation sympa, une aide, une bonne nouvelle professionnelle… Ce n’est jamais moi qui décide que je vais aller bien. C’est franchement lourd à vivre, car j’ai le sentiment de ne pas avoir de prise là-dessus.

Néanmoins, depuis que j’ai fait mon bilan, j’ai entrepris beaucoup de nouvelles choses. J’ai engagé ma réorientation professionnelle, en arrêtant mon travail de marionnettiste et en lançant mon activité de consultante en management. J’ai fait un master professionnel à l’IAE d’Aix en Provence en 6 mois, que j’ai fini début 2014. Et maintenant je lance mes premières formations, en ayant les idées assez claires sur ce que je veux faire.

J’ai aussi identifié que j’ai besoin d’intensité et qu’il se passe vraiment des choses pour que ça m’intéresse. Depuis deux ans, ça m’a rendu un peu associable. Lorsque j’anticipe à peu près ce qu’il peut se passer dans une soirée, parmi les connaissance de mon ancien réseau, je visualise à quel point l’intérêt des échanges vont être limités, et donc je ne sors pas. En parallèle, j’ai retissé des liens avec un nouveau micro-réseau, notamment de zèbres via le forum, mais pour le reste je me suis un peu retiré de la société.

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Maintenant je sais pourquoi j’ai fait du théâtre : certaines choses sont inexprimables dans une petite vie. Mais ce n’était plus satisfaisant, le statut d’intermittente, les petits spectacles produits devant des gens qui n’en ont pas besoin car ils baignent déjà dans ce milieu et en sont largement déjà nourris…

5 réponses à “Thérapie holistique, réorientation et centrage sur soi

  1. c’est fou comme je me retrouve dans ce qui est dit ici .. je me suis isolée également, en réalité voilà bien le mot = intensité ce dont j’ai besoin pour que ma vie ait un sens et comme majoritairement cette intensité est rare, je me retire ! je n’ai pas dans l’instant trouvé la solution qui consisterait à accepter que les relations ne soient que rarement passionnantes

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    • Purée de purée, j’aurais pu écrire la même chose que Cat… Je découvre ce blog avec émotion. Je ne serais donc pas tout seul ?

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  2. Je suis consterné de constater que des gens très intelligents ne savent pas utiliser leurs capacités et se mettent à faire un peu n’importe quoi. Je parle de suivre cinq « thérapeutes ». À l’époque d’Internet, il est facile de trouver des informations fiables sur les « thérapies » et les « psys » de toute sorte.
    Par exemple, on peut trouver le cursus des psychiatres: ce sont des médecins qui se spécialisent dans les « maladies mentales », qui apprennent par coeur que tel groupe de symptômes s’appelle de telle manière, mais qui n’ont aucune formation en psychologie ni en psychothérapie.
    Les psychologues par contre sont des gens qui ont fait cinq années d’étude en psychologie et se sont spécialisés dans tel ou tel domaine, comme le sport, le marketing, le scolaire, la gérontologie, le social, etc. Certains font du soin et peuvent être appelés thérapeutes, mais pas les autres. Les psychologues cliniciens, c’est leur nom, apprennent quoi ? Ce n’est pas clair, chaque université propose des choses différentes. Bref, derrière le titre de psychologue on peut trouver à peu près n’importe quoi. Un psychologue « normal » ça ne veut rien dire.
    Les psychothérapeutes sont une autre race fourre-tout. On y trouve des charlatans comme des gens sérieux. Beaucoup de pratiques à la mode, comme l’EMDR, n’ont aucune validité scientifique. Elles ne font guère mieux que l’effet placebo. Le fait se se sentir prit en charge par un professionnel à qui on prête une compétence qu’il n’a pas forcément permet de se sentir mieux. Ce sont des informatins faciles à vérifier en cherchant un peu sur Internet.
    Parmi les thérapies sérieuses, ils y en a beaucoup, je voudrais juste mettre en avant l’hypnose ericksonienne qui est à mon avis ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle. L’état hypnotique est un état banal, un mode de fonctionnement normal du cerveau humain, cela a été prouvé scientifiquement au début des années 2000. Cet état permet d’accéder à l’inconscient, de comprendre ce qu’il s’y passe et d’agir sur les mécanismes les plus profonds de l’esprit. Quand on a un tant soit peu d’intelligence on apprend très vite à en faire tout seul, à faire de l’autohypnose. Il faut bien sûr apprendre des techniques de psychologie des profondeurs, et pour cela il existe de nombreux ouvrages, en général en anglais d’ailleurs, car en France on a au bas mot 50 ans de retard dans ce domaine.

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    • Merci MachinZ pour ce point de vue. Je ne suis pas à la place d’Adèle donc je ne peux pas me permettre de juger que 5 thérapeutes c’est bien ou au contraire n’importe quoi. De mon expérience, si on trouve une personne qui convient très bien (quelle que soit sa chapelle) alors pas besoin d’autres béquilles. Et à terme passées les difficultés, on s’en sort souvent très bien tout seul. Mais si on ne trouve pas ? Ou si on ne peut pas assumer un budget, et qu’il faut trouver des solutions gratuites ? L’hypnose j’ai pratiqué, effectivement ça marche bien. EMDR et validité scientifique… j’avoue ne pas tant que ça croire à la validité de ça ou ça… car cette validité est tenue par des « corporations » qui mettent souvent du temps avant de lâcher du lest et d’autoriser de faire une place aux nouveaux. Par exemple le travail en France sur les énergies du corps (acupuncture etc), ou l’ostéopathie, ou la sophrologie, ou la naturopathie… J’ai entendu plusieurs témoignages ou l’EMDR avait été une technique utile, dans un contexte donné. Et à l’inverse j’ai entendu de grands détracteurs de l’hypnose ericksonienne. Bref : il y a largement de la place pour beaucoup de choses, et surtout, chacun ne trouve pas son compte dans les même méthodes, les mêmes approches, les mêmes praticiens.

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      • Quand je parle de validité, il s’agit de validité scientifique, c’est à dire faite par des personnes qui ne sont pas impliquées dans la pratique concernée et suivant un protocole qui objectivise au maximum la mesure. Il ne s’agit pas de querelle de chapelle ou chacun défend son bifteck.
        Par exemple en thérapie, ce que j’enseigne à mes élèves, c’est qu’avant de commencer quoi que ce soit il faut se définir des objectifs précis en accord avec le patient. Ces objectifs sont décrits dans des termes concrets, comme des comportements ou de réactions émotionnelles, dans des contextes précis. Ils sont objectivables, c’est à dire observables par l’entourage du patient. À partir de là, la thérapie peut être mesurée: les objectifs sont-ils atteints ou non ? Sont ils complètement atteints ou partiellement atteints. ? Dans ce dernier, car, il faut décomposer l’objectif initial en plusieurs sous-objectifs, et définir ceux qui sont atteints et ceux qui ne le sont pas. Cette méthode de validation est indépendante de la technique utilisée, indépendante de la « chapelle ».

        Il existe, comme dans la population générale, des zèbres « cerveau gauche » et des zèbres « cerveau droit », avec bien sûr tous les intermédiaires (il s’agit d’une métaphore pour simplifier les choses). Les « cerveau gauche » sont plus rationnels et logiques, les « cerveau droit » sont plus intuitifs et littéraires. Je comprends que les « cerveau droit » aient du mal avec la méthode scientifique et la rationalité, c’est probablement le cas d’Adèle, mais cela n’empêche pas de s’informer, et c’est cela qui m’énerve. Je pense que quelle que soit son orientation de départ, on peut mobiliser toutes les ressources potentielles de son esprit, particulièrement quand on est un zèbre avec un cerveau performant.

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