(Suite du témoignage de Charlotte, 35 ans)
Je n’ai jamais su ou douté d’être surdouée, jusqu’à l’âge adulte, ni eu d’étapes vers une prise de conscience. Par contre j’ai toujours eu le sentiment d’être à part, en décalage, de façon continue. Je ne me rappelle pas de « pic » ou de moments en particuliers. Mais j’ai deux souvenirs qui me viennent. En seconde (j’avais 15 ans), toute mon année scolaire s’est passée dans la solitude. Ca a été particulièrement dur. On venait de d’emménager à Nice. Impossible d’accrocher avec quelqu’un, sauf la pire cancre de la classe mais je me suis rendu compte qu’en fait elle se servait de moi. Alors je n’ai fait que bosser et j’ai tout explosé au niveau des résultats, parce que ça m’a donné la hargne.
Deuxième souvenir : à 20 ans, j’ai réussis le concours de médecine, et j’ai choisi dentaire car depuis mes 3 ans je veux être dentiste. Pour la première fois, je me suis senti à ma place, j’ai pris confiance en moi, ce qui m’a permis de me mêler plus facilement au « groupe ». Mais le décalage humain est vite revenu et de plus en plus, sauf avec celle qui deviendra et qui est toujours, ma meilleure amie.