(Suite du témoignage de Landry, 28 ans)
J’ai un souvenir de décalage qui date de mes 5 ans, en école maternelle, en gym – activité d’éveil. Je contemplais ce qui se passait, mais je ne pouvais pas être vraiment là. J’étais distrait dans mon monde, et j’observais le monde. C’était soit l’un soit l’autre : dans la lune, ou en observation. Quand j’y pense, je n’étais pas acteur, pas comme les autres gamins. En classe par exemple, je regardais le tableau et je pensais à des choses plus intéressantes. CP, CE1, ça allait, ça défilait. Si l’apprentissage ne m’éveillait pas et que je ne voulais pas m’investir, je rêvais. Je prenais en classe ce dont j’avais besoin pour mon développement personnel, et je lisais des livres passionnant en dehors.
J’en suis arrivé à un point où je je confondais mes rêves de la nuit et ce que je vivais le jour. En CE2, j’ai cru que c’était la réalité le fait que je sache voler dans la cour de récréation. Une sorte de rêve-sentiment. J’avais même imaginé une technique, une façon spéciale de bouger les bras (que je faisais pas vraiment néanmoins) pour m’élever de quelques centimètres, garder mon envol et rester stable. C’était une sensation merveilleuse !
A partir du CM2 être passif a rendu la situation difficile, et j’ai commencé à être contraint par le système. Pendant mon adolescence, une fois, alors que j’étais seul à la maison, au petit déjeuner, j’ai mis le couvert pour une personne imaginaire. Lorsque j’ai vu que son bol restait vide et ne servait à rien, je me suis rendu compte que ce n’étais pas la réalité. En fait, il fallait bien que j’occupe ma tête avec de l’imaginaire car il y avait beaucoup de moments d’ennui ou de solitude, en cours par exemple, où j’étais assis à attendre.
J’ai souvent rêver que je volais en imaginant différent moyen qui me paraissait tellement logique, juste que j’étais certaines que je pouvais le faire dans la réalité. A chaque fois, après ces rêves, je mettais quelques jours à reprendre pieds dans la réalité.
J’aimeJ’aime
Bonjour Djooul, étonnant de voir à quel point cela ressemble au témoignage de Landry. Un rêve endormi ou éveillé ?
J’aimeJ’aime