Comment finir au clash

Bruno surdoue temoignage-3
(Suite du témoignage de Bruno, 58 ans)
La zébritude a provoqué toute ma vie systématiquement toujours le même genre de problèmes, avec mes amis, dans mes activités associatives, le boulot, dans les groupes… Je fais rapidement le tour des enjeux, je remets en questions les habitudes établies et je soutiens mes idées trop souvent paradoxales. Pourtant j’ai toujours essayé de faire attention, même avant de savoir comment je fonctionnais.

Mais c’est juste parce que je suis perfectionniste, ou que j’ai des visions que je n’arrive pas à partager, et je me rends insupportable. J’énerve tout le monde, je pousse le bouchon trop loin, les gens n’en peuvent plus, et ça finit au clash… Lorsque la pression monte, je me retrouve de plus en plus seul, mon projet ne fonctionne plus en groupe, et ça se termine mal. Par exemple en réunion, c’est difficile pour moi de garder mon calme. Au bout d’un quart d’heure, je suis plutôt du genre à dire directement : “Bon vous ne voulez pas qu’on parle des choses importantes ? Ce qu’il y a à faire, c’est ça. C’est évident !”. Et forcément, la réaction est mauvaise, on me répond: “Tu te prends pour qui ?”. Après, je me demande pourquoi je me suis – encore ! – exprimé de cette façon et c’est compliqué à rattraper… C’est problématique et ça me meurtrit. Je passe pour un mec hautain voire méprisant et blessant alors que je suis aux antipodes de ça !

Je pense aussi souvent à ce que j’ai raté, et je le ressasse. De même lorsque j’ai été trahis, ou mal jugé. J’essaie de canaliser, de gérer, car c’est un chemin qui peut me rendre malade. Je tente de mesurer ce que je ressens et de moins vivre les choses avec une intensité à 1000%…

4 réponses à “Comment finir au clash

  1. Je ne sais pas quoi vous dire si ce n’est que lire en restant  » voyeuse » me semble incorrect… Alors je vous dis que je vous lis et que si je vous plains comme moi même (57 ans), cela me fait grandement sourire aussi. On se sent moins seul.
    Merci

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  2. J’aurais pu écrire le même texte ! 60 ans avant de savoir! L’impression de toute une vie passée à côté de soi-même mais une certaine sérénité de comprendre que je n’étais pas ‘coupable’!

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  3. Tout cela me parle aussi énormément….
    A 51 ans, je me sens néanmoins encore coupable, malgré le soutien de ma psychothérapeute et de quelques amis, qui essaient de me persuader du contraire. J’envie donc la sérénité de « paupert »

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  4. Merci Chambras, paupert et Pierre pour ces commentaires. Je suis ravi de vous voir vous exprimer. Beaucoup de personnes que je rencontre évoque leur âge « tardif » pour correctement faire face aux difficultés de leurs douance. Parfois à 20 ans… Alors des cinquantenaires sur le blog, ça montre bien que ce n’est pas une question d’âge. En fait je pense de plus en plus que, quelque soi l’âge auquel on comprend sa typicité, ce n’est pas le nombre d’années passées sans connaitre sa douance qui comptent, mais plutôt les ressources que l’on a pour gérer le bouleversement que cela provoque. Ainsi, des personnes testées à 5 ans peuvent être toujours en grand malaise à 30, d’autre testées à 55 ans peuvent être sereines et épanouies à 57… Bref : il n’y a pas de schéma type, la douance ne fait que se superposes aux millions de parcours de vie possibles… qui restent tous différents.

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