Malaise, idées morbides et thérapies

(Suite du témoignage de Philippe, 42 ans – Extrait 3/10)

A la fin de mes études, en passant le CAPES, je me sentais assez mal dans ma peau et j’ai entamé une thérapie, pour m’aider d’une part à passer le concours (du moins c’en était le prétexte) mais aussi pour évoquer d’autres aspect plus personnels. J’ai beaucoup aimé le travail avec cette première thérapeute, c’était enrichissant et relaxant. Il s’agissait surtout de visualisation pour renforcer ma confiance en moi et préparer le concours. La douance n’a pas été abordée, mais l’homosexualité oui, ainsi que ma sensibilité particulière et mes relations aux autres. Tout ceci m’a permis un premier niveau de travail sur des ressentis spécifiques.

A 26 ans, j’ai quitté Rennes et j’ai commencé à travaillé. En arrivant dans le Val d’Oise, c’était un renouveau mais je me sentais à vif, à fleur de peau. L’environnement de mon établissement, classé REP+, même si c’est un bon souvenir aujourd’hui, n’a pas aidé : c’était un sacré bazar et le métier était exposé. Je me suis rendu compte qu’il y avait comme un cycle, un mouvement de balancier : content d’aller au travail pour échapper au ressassement, puis besoin de moments pour me centrer et me ressourcer…pour échapper au travail ! Quand je revenais en famille j’étais toujours déprimé, je ressassais des idées très noires. Ça a duré ainsi pendant quelques années.

Témoignage surdoué

En famille, je percevais par empathie ou sensibilité des malaises et des non-dits à cause d’histoires en germe, qui me faisaient me sentir mal mais sur lesquels je ne pouvais avoir de prise – comme mon frère et ma sœur – ce que je n’ai compris que plus tard. Comme ce n’était pas concret, alors que je ne pouvais m’empêcher d’y réagir et de me les approprier, et que je n’en comprenais pas vraiment les causes, je plongeais alors dans des affres violentes, des idées très morbides. Et puis il y avait l’homosexualité à assumer aussi, au niveau personnel – alors qu’à 25 ans on est encore un tout jeune adulte. Au niveau familial c’était affirmé depuis mes 18 ans, mais rapidement ça a été voilé, par convention. Peut-être aussi que j’étais très émotif, capable de monter vite dans les tours ou avoir envie de régler les comptes, d’exploser à vif, ça ne facilitait pas les discussions.

Deux ans après mon installation en Ile-de France, j’ai ressenti le besoin de reprendre un accompagnement, avec un nouveau thérapeute, qui a duré environ un an. Cela s’est bien passé mais je ne pense pas en avoir retiré grand chose de particulier. J’ai arrêté et repris quelques années plus tard, vers la trentaine, avec une autre personne avec qui ça a mieux fonctionné. Les choses étaient mieux abordées sur la durée et surtout j’ai embrayé sur un travail de psychogénéalogie, pendant environ une année et demi. C’était passionnant ! Il s’agissait de travailler sur l’arbre généalogique familial et ses dates, en allant parfois retrouver des pièces administratives, le plus loin que je pouvais, à 6 ou 7 générations. C’est tout un concept de symbolisme que j’ai trouvé génial : j’ai compris énormément de choses par rapport à mes intuitions, ma famille, et aux positionnements de chacun… En questionnant mon entourage sur les traits de caractères de mes ascendants, la notion de douance – même si je ne la nommais encore pas explicitement ainsi – est apparue dans l’une des branches généalogiques, et j’ai pu la tracer familialement, pour autant que je puisse en juger. C’était donc très intéressant et m’a permis de prendre du recul sur moi-même.

Enfin j’ai travaillé pendant un an en analyse transactionnelle, en groupe cette fois, pour creuser certains points précis qui me freinaient dans ma vie privée.

En parallèle j’ai commencé à me constituer une sorte de carnet d’adresse à la carte, en fonction de mes besoins. J’ai vu par exemple un magnétiseur, pour des problèmes de dos et des douleurs dans la colonne vertébrale ; un hypnothérapeute lors de la validation de la douance. J’ai aussi pratiqué le shiatsu, dont j’ai beaucoup aimé l’apport. Cela consiste en une sorte de massage, mais l’approche est d’une vraie sensibilité.

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